15 juillet 2019

L’agencement à la conquête de nouveaux marchés !

Le métier d’agenceur évolue et il évolue vite. Nouveaux matériaux, digitalisation, personnalisation, concurrence européenne... Ces tendances avaient été au cœur du dernier salon Eurobois. Nouveau tour d’horizon avec la société Postforming Industrie, un agenceur qui renouvelle régulièrement ses équipements de production avec son partenaire, SCM.

Un contexte concurrentiel de plus en plus ouvert sur l’Europe

Il y a quelques années, l’ouverture des frontières européennes a bousculé le marché de l’agencement. La concurrence des pays de l’Est est montée en puissance avec des prix de main d’œuvre défiant toute concurrence. Les agenceurs français ont souffert de cette libéralisation mais certains d’entre eux ont su relever le défi, grâce à l’évolution technologique et à l’industrialisation de leurs ateliers.

Avec des prix abordables, des PME ont acquis des équipements équivalents à ceux des gros fabricants de meubles à l’instar de Postforming Industrie, un agenceur qui pense, fabrique et agence des espaces pour l'industrie, le tertiaire et le commerce. Basée dans l’Indre et Loire, l’entreprise a été créée, il y a 30 ans, par Emmanuel Brigand, spécialiste du bois de génération en génération. Pour ses équipements, celui-ci a initié, dès la création de l’entreprise une collaboration avec SCM, une collaboration de proximité qui lui a permis de faire face à l’évolution du marché. C’est aujourd’hui une entreprise qui se bat pour le made in France avec des équipements au niveau des plus gros acteurs européens.


Des équipements high tech pour s’ouvrir à de nouveaux marchés

« J’ai toujours veillé à réaliser des investissements pertinents et en anticipation. Il y a 10 ans, alors que la concurrence européenne était rude en termes de prix, j’ai décidé d’industrialiser mes ateliers avec la volonté déterminée de maintenir la production en France. Mon ambition était de formater mon entreprise pour répondre aux besoins des grands comptes. Toutes les anciennes machines à bois ont été remplacées par des centres d’usinage 5 axes. Comme nous travaillons des matériaux très divers comme le métal, le plexi, le corian®… nous devons disposer d’équipements extrêmement flexibles et adaptables, en capacité de fabriquer des pièces uniques comme des séries. » Ces acquisitions ont permis très vite à l’entreprise de proposer des prix compétitifs et donc de rentabiliser les investissements.

« Il n’y a pas réellement eu de gains de productivité mais plutôt une nouvelle organisation du travail qui nous a ouvert de nouveaux marchés sur lesquels les prix pratiqués étaient très bas ». C’est ainsi que Postforming Industrie a pu décrocher des contrats avec l’hôtellerie, le retail, ou encore les EPHAD, mais aussi l’international, des restaurants Mc Donald en Amérique du Sud et aux USA, des hôtels au Cameroun ou Gabon 

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SCM, une collaboration dans la co-construction

La collaboration avec SCM est très régulière et fonctionne bien. « J’ai un lien direct avec le patron de SCM. Nous faisons le point au moins une fois par an. L’idée est d’anticiper les équipements à un an au grand maximum. Leur équipe analyse nos besoins et nous travaillons ensemble pour trouver les solutions les plus pertinentes. Nos centres d’usinage sont quasi sur mesure, modelés à nos besoins. Les fonctionnalités qui correspondent à nos marchés sont pluggés sur la base d’une plateforme unique. Côté SAV, ils viennent de développer des lunettes 3D, un outil de maintenance qui permettent de diagnostiquer et de visualiser les pannes. C’est un grand pas technologique pour la maintenance ». Explique Emmanuel Brigand

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D’une activité de fabricant à une activité de service 

Lorsqu’il a acquis ses nouvelles lignes de production, Emmanuel Brigand a aussi défini une politique d’investissement pour consolider son avance technologique. Tous les 3 ans, l’entreprise renouvelle son matériel de pointe, c’est-à-dire les centres d’usinage 5 axes, mais aussi tous les logiciels.

« Notre métier est en transformation totale, nous passons d’une activité de fabricant à une activité de service. Il ne faut pas freiner cette tendance, il faut faire avec. Et comme tout va très vite, nous pouvons rapidement perdre notre avantage concurrentiel. Nous devons donc sans cesse proposer de nouvelles offres, solutions, services, Avant notre profession attendait que les clients expriment leurs besoins. Désormais, elle doit les anticiper, faire preuve d’imagination et de créativité, utiliser les nouveaux moyens de communication et de commercialisation, faire des catalogues de vente en ligne par exemple ou encore être présents sur les réseaux sociaux ».

L’agencement à la recherche de compétences et…de motivation

Mais la transformation se passe aussi dans les ateliers où les métiers sont en mutation. Les machines remplacent progressivement les menuisiers ou les ébénistes, des savoir-faire qui se font rares.

« Lorsqu’il s’agit de dessiner un tracé complexe d’escalier en bois et de le fabriquer, ce sont les modeleurs 3D du bureau d’études et les machines 5 axes qui assurent. Le travail de finition est ensuite réalisé par les monteurs et des assembleurs. De fait, notre bureau d’études s’est renforcé au fil des ans. 4 à 5 personnes y travaillent sur solidworks pour la programmation des centres d’usinage »

Comme de nombreux secteurs, la pénurie de main d’œuvre est un vrai défi pour l’agencement qui désormais recherche des gens motivés plutôt que des compétences. Une des pistes de recrutement, l’apprentissage. Cependant, Emmanuel Brigand relève un vrai décalage entre les formations scolaires et les besoins des entreprises.

« Les jeunes qui arrivent chez nous en apprentissage sont souvent inadaptés face à nos besoins, les centres de formation évoluent moins vite que le marché. Et puis, ce sont toujours des filières « réservées aux jeunes en échec scolaire » et c’est dommage. Pour moi, le profil idéal est celui qui a d’abord touché à la fabrication avant de reprendre des études supérieures. L’Allemagne est le modèle à suivre, leur approche est excellente et porte ses fruits. » 

Chiffres clés :

  • 50 collaborateurs
  • Une communauté de 150 partenaires en Touraine
  •  4 ateliers
  • 7 centres d’usinage dont 3 « 5 axes »
  • 2 plaqueuses de chant
  • 3 scies numériques et 5 groupes d’aspiration centralisés.

Crédit photos : Post forming