25 novembre 2021

Le Bois de France a le vent en poupe !

Porté par le « made in France » mais aussi par le défi climatique qui pousse à l’usage du bois notamment dans la construction, le label Bois de France, lancé début 2020, prend son envol. Il attire de plus en plus d’entreprises qui veulent garantir une origine et une production françaises à des clients de plus en plus exigeants. Il devient également une clé d’entrée pour de nouveaux marchés. Le point avec Jérôme Martinez, responsable du Label Bois de France.

Comment êtes-vous passé de la marque Bois Français au label Bois de France ?

La marque est née en 2015 dans le cadre de la campagne de communication « Préférez le bois français ». En 2019, à l’initiative des acteurs de 1ère transformation, il a été décidé une nouvelle appellation, Bois de France. Et cette démarche est bien celle d’un label plutôt qu’une simple marque. L’ambition du label est de garantir que le bois est issu des forêts françaises et qu’il a été transformé en France. Et son originalité, c’est cette double garantie. Les certifications ou les déclarations « made in France » n’offrent pas une garantie suffisante. Elles s’appuient sur un seuil minimum de seulement 50% de la valeur produite en France. On peut se retrouver avec un produit en bois « made in France » sans aucun bois français et sans même une première transformation en France. En fait, les certifications n’intègrent pas l’ensemble de la filière contrairement au Label Bois de France qui prend en compte toute la chaine de valeur depuis la forêt jusqu’à la mise en œuvre du bois.

Combien d’entreprises ont-elles été labellisées à ce jour ?

En juin 2020, nous avons déployé le premier référentiel du label rédigé pendant la crise sanitaire et le confinement. Une quarantaine d’entreprises qui étaient dans les starting-blocks ont été labellisées dans la foulée. Aujourd’hui, le label compte une centaine d’entreprises, plusieurs dizaines sont en cours de labélisation et nous prévoyons une accélération des demandes. 

Pouvez-vous nous en dire plus sur le label ?

Ces 2 premières années ont été dédiées à la mise en place technique du label avec un référentiel qui commence déjà à évoluer. Comme c’est un label qui concerne tous les produits de la filière bois, il est différent des autres démarches, notamment des AOC Bois de Chartreuse et Bois du Jura, ou des marques de massifs comme Bois des Alpes, qui vont viser essentiellement les produits de construction. Avec l’ouverture sur le reste de la filière, le système de labellisation est en évolution permanente, il s’adapte au fil du temps en fonction pour correspondre aux activités des entreprises qui demandent le label. On peut labéliser des entreprises qui produisent des pellets pour le bois énergie, des emballages, des palettes, des manches d’outils… c’est très large. Ensuite, les retours d’expérience sur le terrain et les remontées des entreprises nous permettent d’améliorer les critères au fur et à mesure. 

Comment le label est-il attribué ?

Bois de France fonctionne sous le principe d’une certification. Un audit annuel est réalisé par un organisme certificateur indépendant pour vérifier que l’entreprise n’a pas vendu plus de bois de France qu’elle n’en a acheté, sur toutes ses productions de bois.

Le contexte actuel est-il porteur pour le label ?

On est face aujourd’hui à une forte montée en puissance sur le bois français. Les prémices de cette demande étaient déjà là avant la crise sanitaire et le label permet de la caractériser grâce à la garantie de traçabilité. La filière française qui était déjà solide, est devenue compétitive. On l’a vu ces derniers mois lors de la tension sur les grumes et la flambée des prix. La filière a bien résisté en réussissant à mieux maitriser les prix que certains voisins européens. Elle est sortie de cette crise renforcée. Le label arrive au bon moment pour développer le sentiment de fierté.  Il va devenir un véritable outil marketing vis-à-vis du client final de plus en plus exigeant sur le « made in France » et sur l’origine des produits. Des constructeurs français mais aussi des promoteurs immobiliers nous sollicitent pour des collaborations. Nous avons par exemple bouclé un partenariat avec Bouygues Construction. Alors que l’entreprise s’était déjà engagée à construire 30 % des bâtiments en bois d’ici 10 ans, elle veut désormais aller plus loin : 30% de ses constructions bois sont en Bois de France dès cette année 2021 et puis 50% d’ici 2025.  C’est un marché potentiellement très important pour toute la filière. En parallèle, le promoteur REI Habitat s’est engagé avec le label Bois de France et avec la certification PEFC. 
Et puis, il y a le défi des JO 2024. La SOLIDEO a exigé 30% de bois français dans les constructions des équipements. De nombreuses entreprises viennent nous voir pour cela. Le label sera une solution pour les constructeurs des équipements des JO. 

Et vous avez l’ambition de positionner le Bois de France sur les marchés publics… vous pouvez nous en dire plus ?

Nous venons de lancer un guide de prescription du bois pour les marchés publics qui représentent un marché potentiel important mais difficilement accessible du fait du Code de la commande publique. Le guide a pour objectif de fournir aux acheteurs un contenu pratique et directement utilisable leur permettant d’intégrer dans leurs marchés, des engagements et exigences liés aux critères « empreinte carbone » et « traçabilité des bois et objectifs de gestion durable des forêts » pour concourir pleinement à la Stratégie Nationale Bas Carbone et à l’atteinte de la neutralité carbone d’ici 2050. Il s’appuie sur l’analyse de cycle de vie dynamique introduite dans la réglementation française par la RE 2020. Ainsi, les solutions « Bois de France » ont toutes les chances d’être bien placées, avec une empreinte carbone limitée grâce notamment à des transports réduits et à l’utilisation d’une électricité moins carbonée que dans les autres pays européens.

En savoir plus sur le label Bois de France