23 novembre 2020

Pour rebondir, il faut gagner en compétitivité !

Parmi les mesures annoncées dans le cadre du plan de relance, l’aide à l’investissement productif pourrait permettre aux entreprises de la 1ère et de la 2ème transformation d’accélérer la modernisation et la numérisation de leurs outils de production. Pour Olivier Dario, Délégué Général du SYMOP, à l’initiative de cette mesure, le dispositif pourrait faire entrer les TPE PME du bois dans l’industrie du futur mais, à une condition, un accompagnement des fabricants de machines tourné vers les besoins réels des entreprises.

Olivier Dario Sympo_0.PNG
Olivier Dario, Délégué Général du SYMOP

En quoi consiste cette subvention « industrie du futur » ?

Une étude réalisée par le cabinet Accenture l’an dernier a montré que les lignes de production des TPE PME françaises, tous secteurs confondus, étaient sous équipées, peu automatisées et peu robotisées. Si on veut réindustrialiser notre territoire, il faut aider les entreprises dans leur compétitivité, une compétitivité qui passe par de nouveaux moyens de production. Le dispositif fiscal de suramortissement que le gouvernement avait mis en place pour inciter les entreprises à investir dans leur outil de production était insuffisant et peu compréhensible. Lors de l’élaboration du plan de relance, le SYMOP a plaidé auprès de la DGE pour transformer ce dispositif en subvention. Et nous avons été entendu par la Ministre Agnès Pannier-Runacher. Cette mesure sans précédent est primordiale si on veut que les entreprises industrielles et en particulier celles du bois rebondissent.  Les entreprises vont pouvoir s‘équiper avec des machines plus performantes, plus productives, plus agiles. Grace aux technologies de l’industrie du futur, elles gagneront en compétitivité. Elles transformeront cette crise en opportunité. 

Comment fonctionne cette subvention ?

Cette aide s’adresse aux TPE PME et ETI qui réalisent un investissement dans un équipement qui relève de l’industrie du futur et qui est affecté à une activité industrielle sur le territoire français, il s’agit aussi de développer l’emploi sur notre territoire. En investissant, elles bénéficieront d’un taux de subvention en fonction de leur taille et de leur situation *pour l’acquisition de la machine mais aussi pour son installation, ce qui en fait une mesure extrêmement intéressante.  Et bonne nouvelle, le dispositif va perdurer en 2021 et 2022.  Grace à cette mesure sans équivalent en Europe, les entreprises industrielles et notamment celles de la filière bois vont pouvoir rattraper leur retard.

Et pour la filière bois ?

Le SYMOP est en train de proposer à la Ministre Agnès Pannier-Runacher un 19ème contrat de filière : Machines et solutions industrielles intelligentes. Ce contrat est monté avec les entreprises du logiciel et de la technologie des machines, avec l’ambition de se mettre à l’écoute des 18 autres contrats de filières et de leur proposer des solutions intelligentes en réponse à leurs besoins. Pour la filière bois, nous allons travailler sur le projet « Bois & numérique » avec la FBIE qui représente les acteurs de la 1ère et 2ème transformation. Il s’agit de concrétiser et d’accompagner les entreprises du bois sur la voie de la numérisation de leur activité.

Comment cet accompagnement va-t-il se traduire ? 

Il y a énormément de technologies de l’industrie du futur qui pourraient avoir toute leur place dans la filière bois. Mais ce que nous voulons au SYMOP, c’est d’abord connaître les problématiques et les cas d’usage des entreprises pour mettre en face les bons outils, les bonnes technologies. Il ne s’agit pas de « vendre » des machines et de la technologie …Il y a quelques années, on parlait beaucoup d’IOT, de Data, de digitalisation, de maintenance prédictive, un univers qui parlait peu aux ateliers de production du bois. Et beaucoup d’entreprises ne se sentaient pas vraiment concernées. L’investissement productif reste souvent une peur pour le dirigeant qui a besoin d’être rassuré et accompagné dans sa décision. La technologie, pour la rendre accessible, doit être démystifiée. Il est nécessaire de partir du besoin de l’entreprise et d’abandonner la méthode push à l’ancienne qui consiste à présenter les machines et attendre que les entreprises les adoptent. J’engage les fabricants de machine à s’appuyer sur les cas d’usages réels et concrets pour proposer les bonnes solutions technologiques. C’est la méthode du  market pull. Il ne s’agit pas d’être trop en avance, mais d’être synchrone avec les attentes du marché. Ceux qui gagnent des parts de marché sont ceux qui sont à l’écoute et en phase avec les besoins. C’est un vrai changement de culture commerciale qu’il nous faut initier. Ce ne sont plus des machines qui sont vendues mais un service global qui répond à des attentes, comme la productivité, la sécurité, la pénibilité ou encore le recrutement. Les entreprises doivent avoir un regard 360° sur leur activité et définir à partir de là leur stratégie d’investissement. C’est comme ça que nous allons travailler avec les acteurs de la filière bois pour faire monter en puissance l’industrie du futur. 

En savoir plus  sur le SYMOP

* la subvention « Industrie du Futur » dépende de la taille de l’entreprise,  de 10% pour les PME à 20% pour les TPE, jusqu’à 40% pour les entreprises très impactées.